Les réseaux, ne sont-ce pas des monopoles naturels ? (à réguler, pas à créer de concurrence artificielle et faussée)
Je ne sais pas. C’est d’ailleurs un sujet qui m’intéresse pour des recherches en histoire, car la création d’infrastructures de transport au nom de l’intérêt public a changé au gré des régimes politiques au XIXe siècle, tout en restant fondamentalement assez similaire (à ma connaissance en France pas de détours d’une ligne de chemin de fer parce qu’un propriétaire refusait de vendre, c’était forcé dans tous les cas).
Tu dois connaitre :
Vaguement, je n’ai pas encore la bibliographie et je ne suis même pas sûr qu’elle existe sur tous les aspects de la question (le sujet principal qui m’intéresse c’est l’expropriation et l’histoire juridique de la notion, même si je sens venir le « on dit que c’est dans l’intérêt général et on fait ce qu’on veut, niquez-vous »). Je verrai ça avec l’AHICF, probablement en master d’histoire d’ici trois-quatre ans.
En plus un des premiers ouvrages que j’ai parcouru sur le sujet m’inquiète un peu sur la violence des recherches : c’est assumé qu’il y a des réunions politiques avec plusieurs versions de procès-verbaux pour la même instance, selon qui rédige les notes. C’est souvent difficile de faire confiance aux industriels qui rêvaient de mettre des rails partout pour avoir de l’argent à l’infini, mais si même les politicards fraudaient sur la teneur de leurs réunions…
le sujet principal qui m’intéresse c’est l’expropriation et l’histoire juridique de la notion
Peut-être voir du côté d’associations d’histoire du droit
ou des archives de tribunaux / cour (administratives ?).
Non mais on va augmenter l’efficacité avec la concurrence, on a dit !
J’ose espérer que ça aura un effet positif qui est de tirer les salaires dans la maintenance du matériel roulant vers le haut : la SNCF a un bon savoir-faire mais n’arrive pas à recruter avec ses salaires de misère (proportionnellement aux contraintes du métier c’est une insulte) et est en cours de démantèlement en entités juridiques distinctes en fonction des marchés publics.
En plus la Commission Européenne pousse au maximum pour que les visites médicales pour tous les métiers sauf la conduite soient beaucoup moins poussées, ce qui diminuerait le taux d’inaptitude (surtout à l’embauche).
Ce qui pourrait mal se passer c’est si l’autorité régulatrice et l’État ne font que de la figuration et laissent faire une diminution de la sécurité si le manque de personnel qualifié et/ou une volonté de réduire les coûts mènent à mettre à mal la sécurité.
À mon avis les institutions européennes sont une menace pour la sécurité ferroviaire en poussant au maximum des technologies extrêmement chères mais obsolètes, encombrées de brevets et de logiciels propriétaires, et reposant en partie sur du chiffrement cassé depuis plus de dix ans (ETCS + ERTMS qui utilisent GSM), en plus d’une standardisation au plus petit dénominateur commun pour le reste, qui heureusement n’a pas grande portée vu qu’il y a encore des autorités régulatrices nationales (peut-être pas éternellement).
Les systèmes antérieurs à l’ETCS ne sont pas la panacée et ont les mêmes problèmes d’opacité, on devrait avoir appris la leçon de l’indisponibilité des pièces et de l’impossibilité pour les fabricants d’assurer le support jusqu’à la fin de vie théorique…
Si tu trouves les salaires de la SNCF miséreux (et souvent ils le sont, surtout dans l’Infra par exemple), lorsque de Keolis a repris certaines lignes, ils ont baissé de dizaines de pourcents, dans un reportage que j’ai vu mais que je n’arrive pas à retrouver là tout de suite.
Il n’y a pas d’accord de branche, donc les opérateurs font la concurrence au moins-disant et tirent les salaires à la baisse…
Il y a un accord de branche. Je parle spécifiquement des salaires dans la maintenance du matériel roulant qui sont à peine au-dessus du SMIC pour un métier qualifié avec des responsabilités importantes.
La méthode de Keolis pour baisser les salaires est probablement de se reposer sur le fait que la SNCF ne donne presque rien en salaire de base et tout en primes…
Vu la pénurie de main-d’œuvre ça ne peut pas durer éternellement.
